Le Palais de Santos

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Le Palais de Santos n'est pas la plus monumentale des ambassades à Lisbonne, mais sans doute celle qui a le plus de charme. C'est d'abord dû à son site, surplombant l'estuaire du Tage, qu'on appelle la "Mer de paille" en raison des reflets dorés du soleil dans les eaux de cette "belle rade" selon une étymologie phénicienne du nom de Lisbonne.

Quant à l'intérieur du Palais, il recèle quelques joyaux : des peintures néo-classiques sur des motifs mythologiques tirés de Virgile et d'Ovide et des décorations inspirées des Loges de Raphaël au Vatican ; une salle des porcelaines, connue de tous les amateurs de porcelaine chinoise, dont les quatre pans du plafond pyramidal sont recouverts de 261 plats, "bleu et blanc", Ming pour l'essentiel, qui constitue le témoignage, sans équivalent pour sa cohérence et sa disposition, de l'époque où le Portugal fut le premier pays à importer la porcelaine chinoise directement par la mer ; une chappelle baroque, petit écrin d'azulejos, de bois sculpté doré et de peintures.

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Jean-Pierre SAMOYAULT

Archiviste-paléographe (promotion 1962), conservateur de musée, il a dirigé le musée national du château de Fontainebleau de 1970 à 1994, avant de devenir administrateur général du Mobilier national, des manufactures des Gobelins, de Beauvais et de la Savonnerie (1994-2003).

Ses principaux travaux scientifiques ont porté sur l'ébéniste André-Charles Boulle, l'histoire et les collections du château de Fontainebleau, l'époque napoléonienne, en relation avec le musée Napoléon Ier qu'il a crée dans une des ailes de ce château, et les arts décoratifs du début du XIXe siècle (mobilier Consulat-Empire).

Fiche technique

Format
235 x 300 mm
Reliure
flexibound en coffret illustré
ISBN
978-2-9534330-9-8
Poids
1,9 Kg
Date de parution
décembre 2011
Langues
français - portugais
Nombre de pages
204
Nombre d'illustrations
176

L’ambassade de France à Lisbonne occupe, depuis 1870, le Palais de Santos, connu aussi comme Palais d’Abrantès. La présence de la France à Lisbonne est ainsi étroitement liée à cette ancienne demeure aristocratique, connue et admirée par les Portugais. Nombreuses sont les raisons de cette fascination et de cet attachement. Car en découvrant l’histoire du Palais de Santos, dix-sept siècles d’histoire du Portugal défilent sous nos yeux : du IVe siècle, sous le règne de Dioclétien, lorsque le martyre de trois jeunes chrétiens décida du nom du lieu, à la Reconquista qui vit un ordre religieux y installer son siège ; du glorieux XVIe siècle, âge d’or de la thalassocratie portugaise, lorsque le Palais fut résidence des rois Manuel lFortuné et Sébastien le Désiré, au XIXe siècle, lorsque la veuve de l’Empereur Pierre Ier du Brésil, Amélie de Beauharnais, y séjourna.

L’architecture et la décoration du Palais de Santos ont, elles aussi, connu bien des vicissitudes, au gré des modes et des styles, des heures fastes et néfastes de sa longue histoire. Ce palais est un vrai casse-tête pour l’historien qui veut comprendre ce que des générations d’occupants ont fait et défait. Grâce soit rendue à Jean-Pierre Samoyault pour le travail qu’il a fourni pour faire dire aux archives, rares pour les périodes anciennes, et aux murs, le secret d’innombrables remaniements et embellissements. Mes remerciements vont aussi au photographe Kenton Thatcher pour avoir bien réussi à capturer les beautés du lieu et son atmosphère.

Le Palais de Santos n’est pas la plus monumentale des ambassades à Lisbonne, mais sans doute celle qui a le plus de charme. C’est d’abord dû à son site, surplombant l’estuaire du Tage, qu’on appelle la « Mer de paille » en raison des reflets dorés du soleil dans les eaux de cette « belle rade », selon une étymologie phénicienne du nom de Lisbonne. Quant à l’intérieur du Palais, il recèle quelques joyaux : des peintures néo-classiques sur des motifs mythologiques tirés de Virgile et d’Ovide et des décorations inspirées des Loges de Raphaël au Vatican ; une salle des porcelaines, connue de tous les amateurs de porcelaine chinoise, dont les quatre pans du plafond pyramidal sont recouverts de 261 plats, « bleu et blanc », Ming pour l’essentiel, qui constituent le témoignage, sans équivalent pour sa cohérence et sa disposition, de l’époque où le Portugal fut le premier pays à importer la porcelaine chinoise directement par la mer ; une chapelle baroque, petit écrin d’azulejos, de bois sculpté doré et de peintures.

Le Palais de Santos méritait qu’on lui consacre enfin un ouvrage aussi complet que possible, digne de son histoire et de sa splendeur. L’initiative d’un éditeur, le talent d’un historien de l’art et la sensibilité d’un photographe viennent enfin combler cette lacune et valoriser ce patrimoine culturel portugais dont la France se doit d’être le gardien attentionné. C’est un honneur et un bonheur pour un ambassadeur de France à Lisbonne, ayant de surcroît une ascendance portugaise, d’inviter les lecteurs à la découverte et à la délectation de ce lieu d’exception.

Pascal Teixeira da Silva
Ambassadeur de France au Portugal depuis 2010