La Résidence de France à Tokyo

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On construir[a] d'abord une chancellerie provisoire et fer[a] disparaître l'ancienne, à la place de laquelle un nouveau bâtiment à usage des bureaux se[a] construit. L'ambassadeur et sa famille habiter[ont] le nouveau bâtiment pendant quelques temps, pendant qu'on fer[a] disparaître la Résidence et qu'on édifier[a] à la même place la nouvelle résidence.

Paul Claudel, Correspondances, 1921.

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Sandrine MAHIEU

Élève de l’École du Louvre, titulaire d’un DEA, Sandrine Mahieu est agrégée d’arts plastiques. Elle a participé à plusieurs ouvrages collectifs dans le domaine de l’art contemporain et est l’auteur de nombreux articles, plus particulièrement sur la photographie contemporaine, qu’elle enseigne à l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne.

Elle est aujourd'hui inspecteur-conseiller de la création à la mission de la photographie du ministère de la Culture et de la Communication.

Christine VENDREDI-AUZANNEAU

Docteur en histoire de l'art et de l'architecture (EPHE/Paris, Université Charles/Prague), Christine Vendredi-Auzanneau a enseigné l’histoire de l’architecture du XXe siècle à l’Université Keio (Tokyo, 2007-2011). Son enseignement y portait sur des questions de circulations d’idées, de diffusion et d’adaptation de l’architecture moderne aux particularités du Japon, d’abord abordées lors d’un post-doctorat à l’Institut de Technologie de Tokyo (TITECH, 1999-200) et développées dans le cadre d’un programme collectif soutenu par la Fondation Getty (Los Angeles, 2001-2005), la fondation américaine Pew et du gouvernement américain (NEH).

Co-commissaire de l'exposition Crafting a Modern World – The work of Antonin and Noémi Pernessin, présentée à Philadelphie (2006), à Santa Barbara (2007) puis au Japon (musée d’art moderne de Kamakura 2007, musée de la préfecture de Gunma 2008), elle signe de nombreux articles sur l’histoire de l’architecture japonaise dont un essai dans l’ouvrage éponyme publié par Princeton Architectural Press (2006). Elle publie en 2012 aux éditions Picard (Paris) la première monographie en langue française consacrée à Antonin Raymond (Antonin Raymond, un architecte occidental au Japon, 2012).

Fiche technique

Nombre d'illustrations
120
Format
235 x 300 mm
Reliure
flexibound en coffret illustré
ISBN
978-2-9534330-7-4
Poids
1,5 Kg
Date de parution
septembre 2012
Langues
français - japonais
Nombre de pages
160

L’ambassade de France et sa résidence sont de ces lieux qui semblent imprégnés de l’histoire qu’ils ont traversée. De reconstructions successives en aménagements réguliers, les bâtiments de la résidence sont le reflet de 150 ans de relations et d’échanges entre nos deux pays. Cette représentation diplomatique française a vécu au même rythme que le Japon, partageant ses belles heures et rencontrant les mêmes vicissitudes. Ce sont d’ailleurs les meurtrissures de l’histoire qui ont engendré nombre de ses métamorphoses : en témoigne la reconstruction commandée par Paul Claudel à Antonin Raymond, après le grand tremblement de terre du Kanto ou encore le chantier confié, après le bombardement du 23 mai 1945, à Jean Démaret et Joseph Belmont. Ces derniers, épaulés par des confrères japonais, signèrent également les bâtiments de la nouvelle chancellerie, sise sur le même terrain, en contrebas du parc.

Au fil de ses transformations, la résidence de France a conservé un élément qui en souligne l’identité : son ouverture vers l’extérieur et le dialogue que l’architecture nourrit avec le jardin, dans une symbiose parfaite et une invitation à la contemplation. Ce respect de la nature et la manière de faire de celle-ci un élément constitutif du programme architectural, n’est pas le moindre des éléments qui rapprochent la résidence de France de l’esprit japonais.

À l’instar de l’architecture, la décoration intérieure parvient à combiner l’élégance du style à la française avec la concision et la sobriété japonaises. Si, dans les années 30, le mobilier commandé à Jacques-Émile Ruhlmann dialoguait habilement avec la modernité nouvelle d’une architecture de béton armé, si, deux décennies plus tard, les aménagements proposés par Jean Pascaud et Jacques Adnet offraient une vitrine des arts décoratifs français de cette époque, c’est bien le dialogue franco-japonais qui a été privilégié en 2008, lorsque l’architecte Manuel Tardits et l’agence Mikan se sont vu confier la création des meubles et le réaménagement de tous les espaces. Simplicité des formes et sobriété des matières sont à l’honneur, que ce soit à travers la patine des murs, les portes coulissantes en washi de l’artiste Eriko Horiki, les textiles de Reiko Sudo, autant d’expressions de la rencontre entre les savoir-faire japonais et français.

Œuvrant toujours dans le respect de ses prédécesseurs, chaque architecte a apporté sa propre vision du lieu. Je tiens ici à rendre hommage à tous les architectes, décorateurs et artistes qui ont uni leurs talents pour faire de cette résidence un endroit d’exception. Je souhaite également remercier les ambassadeurs qui m’ont précédé, ainsi que leurs épouses ; tous ont été les artisans, avec le ministère des Affaires étrangères, de ces métamorphoses successives. Tous ont eu à cœur de faire de cette résidence de France un lieu de convivialité et d’art de vivre à la française pour nos invités japonais, mais aussi une introduction à la découverte du Japon pour nos visiteurs français. Comme eux, je m’attache à faire de cette résidence un espace de rencontre entre le Japon et la France, un lieu de partage et de culture.

Ce livre porte la mémoire de ces échanges entre nos deux pays. Que soient remerciés tous ceux qui ont participé à cette belle aventure éditoriale : les auteurs, les photographes, les traducteurs, l’éditeur, et les sponsors grâce à qui nous garderons, à travers ces deux volumes, le souvenir d’un lieu qui, au-delà de ses multiples métamorphoses, reste le symbole du lien qui unit le Japon et la France.

Christian Masset

Ambassadeur de France au Japon depuis 2012