Le Palais Farnèse

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« C’est un grand palais qui se rit de ceux qui se moquent de lui : colossal, imposant, magnifique, décoré d’une noble place et de fontaines avec des vasques de granit : en somme, c’est une des merveilles de Rome qui tire de sa forme carrée son surnom de ‘Dé aux Farnèse’ ». 

Giuseppe Antonio Guattani, Roma descritta ed illustrata, 1805.

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Alberta CAMPITELLI

Alberta Campitelli a été directrice des villas et des parcs historiques de Rome. Elle dirige actuellement le département du patrimoine culturel artistique de la ville de Rome.

Elle participe régulièrement à des conférences dans les universités de Paris, Berlin et Washington, et a contribué à de nombreux livres d'art sur les villas romaines et italiennes.

Jean-Yves FRÉTIGNÉ

Agrégé d’histoire, ancien membre de l’École française de Rome et maître de conférences en histoire à l’université de Rouen, Jean-Yves Frétigné est spécialiste de la pensée politique des XIX e et XX e siècles en France et en Italie. Directeur d’ouvrages et de numéros spéciaux de revues, il est l’auteur d’une centaine d’articles et de plusieurs monographies parmi lesquelles une biographie de Giuseppe Mazzini, une autre de Louis-Philippe ainsi qu’une Histoire de la Sicile des origines à nos jours.

Fiche technique

Date de parution
décembre 2016
Langues
français-italien
Nombre de pages
306
Nombre d'illustrations
197
Format
240 mm x 310 mm
Reliure
rigide et coffret illustré
ISBN
979-10-90756-21-2
Poids
2,584 Kg

En 1874, Rome, ville éternelle, était depuis peu la capitale d’un État beaucoup plus jeune qu’elle. C’est à cette date qu’Emmanuel de Noailles, nommé ambassadeur de France en Italie, s’installa au palais Farnèse devenu ainsi le siège de l’ambassade, et qui accueillera également l’École française de Rome. Noailles n’était cependant pas le premier Français à en avoir goûté la beauté, le palais ayant déjà, plus tôt dans l’Histoire, logé nombre d’ambassadeurs du roi de France auprès du souverain pontife. Les envoyés d’Henri II, de Louis XIII, de Louis XIV, eurent ainsi l’honneur de travailler, entre deux courbes du Tibre, dans ce joyau emblématique de la Renaissance et dont Stendhal louera après eux la « majesté farouche ». Depuis plus de 140 ans, la République française y a sa représentation en Italie.

 

Né du génie d’artistes glorieux, né également des rêves de magni-ficence de celui qui deviendrait Paul III, Alessandro Farnèse, ce palais est ainsi lié à l’histoire de la France, ou plutôt : l’histoire de la France lui est liée. Lui rendre hommage, et par là exprimer notre reconnaissance envers l’Italie, est l’intention de cet ouvrage.

 

Le palais Farnèse appartient à l’Italie et il occupe une place de choix dans le cœur des Italiens. De même, l’hôtel de La Rochefoucauld-Doudeauville, qui abrite l’ambassade d’Italie à Paris, appartient à la France : c’est en vertu de la réciprocité de baux emphytéotiques que nos deux pays bénéficient de demeures historiques pour leurs représentations diplomatiques. 

 

 

La plus belle des ambassades sises à Rome ? On le dit, mais quoi qu’il en soit je reste certaine, à l’instar de mes prédécesseurs, qu’avoir la responsabilité de protéger et de faire vivre ce patrimoine exceptionnel est un honneur — et j’ai eu celui de mener à son terme en 2015 la magnifique restauration de la célèbre Galerie des Carrache.

 

Quatre siècles après la réalisation des fresques lumineuses de la galerie par les frères Carrache, cinq siècles après la reconstruction du palais acquis par Alessandro Farnese, nous voici encore éblouis devant cet édifice, raffiné et imposant à la fois — expression de l’idéal de la Renaissance. Sangallo, puis l’immense Michel-Ange, Giacomo della Porta et Vignola ont élevé le Farnèse, ils sont la preuve, s’il en était besoin, que les architectes sont des artistes majeurs. Daniele da Volterra, les frères Zuccari, les frères Carrache déjà nommés, Salviati, le Dominiquin… on pourrait continuer la liste des artistes qui ont contribué à faire du Farnèse celui que l’on connaît encore aujourd’hui. Aussi nombreux et divers furent-ils, ces architectes et peintres œuvrant à la construction et à l’aménagement du palais au long des années lui ont donné son style et sa cohérence reconnus par-delà les époques. « Il semble jeté au moule, tant il est uni ; c’est un dé », écrivait Montesquieu.

 

De la Renaissance au Risorgimento, du Risorgimento à aujourd’hui et pour longtemps encore : le Farnèse symbolise l’esprit de fraternité qui unit les deux peuples italien et français.

 

Au-delà de la magnificence architecturale qui le caractérise, il incarne en effet le lien entre deux pays, la France et l’Italie, qui entretiennent depuis si longtemps des relations d’amitié riches, construites sur des liens anciens. Liens tissés par l’histoire tant il est vrai qu’au fil des siècles, nos peuples et nos cultures se sont bien souvent définis et construits l’un par rapport à l’autre, l’un à travers l’autre. Liens profonds, car les deux pays sont l’un comme l’autre héritiers de la civilisation latine, et la passion italienne en France comme la passion française en Italie ont profondément influencé nos modes de vie et de pensée.

 

C’est pour honorer et sans cesse renforcer ces liens qu’il est de notre devoir d’animer le palais et de lui donner vie. C’est par exemple dans cet esprit qu’a été conçue hier l’exposition « Palais Farnèse : de la Renaissance à l’Ambassade de France » en 2010- 2011 qui marqua le public italien avec le retour momentané des collections de la famille Farnèse en leur palais. C’est cette même logique qui a été adoptée pour Design@Farnèse, organisé durant tout l’été 2016, permettant aux designers français contemporains de montrer l’expression de leur créativité, et faisant par là même du palais un symbole d’un mariage réussi entre le patrimoine et la création. Il est aussi ouvert aux visites neuf fois par semaine. Le palais Farnèse, lieu historique d’exception, est un lieu vivant.

 

Il est enfin et surtout pour notre pays un outil de travail à nul autre pareil, qui lui permet d’être au centre de la vie politique, économique, diplomatique et culturelle à Rome et dans toute l’Italie. Il contribue ainsi au rayonnement de la France et au développement de relations bilatérales denses au service d’une Europe en paix et solidaire.

 

Ce beau livre est une première découverte du monument qui nous a été confié ; dans l’espoir que ses lecteurs feront le pas de venir le visiter et avec la certitude qu’ils en deviendront, s’ils ne le sont pas déjà, ses admirateurs voire ses amoureux.

 





Catherine Colonna
Ambassadrice de France en Italie