La Résidence de France à Londres

59,00 €
TTC

Kensington Palace Gardens est à bien des égards la rue la plus singulière de Londres, tant par sa largeur et sa longueur — plus d’un kilomètre — que par ses palais situés en retrait de la rue, enserrés dans leurs propres parcs. Ce qui frappe le plus c’est le silence de la rue, alors que Kensington High Street et Notting Hill Gate, deux des points nodaux les plus fréquentés de Londres, se trouvent seulement à quelques pas. L’ensemble procure un sentiment de privilège que l’on ne retrouve nulle part ailleurs à Londres. Ce qui n’avait d’ailleurs pas échappé au chroniqueur londonien Sir Walter Besant qui déclarait en 1911 que « cette route est ouverte à la circulation ordinaire par tolérance et est susceptible d’être fermée à tout moment ».

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Jean-Marc IROLLO

Historien de l’ art, conférencier des musées nationaux, ancien chargé de travaux dirigés à l’ École du Louvre, Jean-Marc Irollo est actuellement directeur adjoint des ressources humaines au musée du Louvre. Il est chevalier des Arts et des Lettres depuis 2007.

Il est l’ auteur de nombreuses publications parmi lesquelles Mémoires en aquarelle : châteaux et jardins disparus des Hauts-de-Seine, une Histoire des Étrusques et plusieurs ouvrages sur la peinture française et italienne. Il a également écrit des articles pour les catalogues des expositions « Tamara de Lempicka », « Les enfants modèles », « Lipchtiz, les années françaises 1910-1940 » et « 1925 quand l’ Art Déco séduit le monde ». 
Il est aussi co-auteur de l'ouvrage Résidence de France à Bucarest et La résidence de France à Londres parus  aux Éditions internationales du Patrimoine.

Stefan MUTHESIUS

Né en Allemagne, Stefan Muthesius est historien de l’architecture, de l’urbanisme et des arts appliqués des XVIIIe, XIXe et XXe siècles. Il a étudié à Munich, Marburg et Londres.Professeur honoraire à l’université d’East Anglia à Norwich en Angleterre, il a enseigné au sein du département des World Art Studies. Il a également donné des cours dans les universités de Baltimore, Kiel, Paris (Sorbonne), Vienne, Cracovie et Londres (Royal College of Art).

Stefan Muthesius est l’auteur de nombreuses publications parmi lesquelles : Das englische Vorbild. Eine Studie zu den deutschen Reformbewegungen in Architektur, Wohnbau und Kunstgewerbe im spaeteren 19. Jahrhundert(1974); Victorian Architecture co-écrit avec Roger Dixon (1978); Polska. Art Architecture Design, textes en polonais, anglais, français et allemand (1994); The postwar University. Utopianist Campus and College (2000) et The Poetic Home. Designing the 19 th century domestic Interior (2009).

Son ouvrage The English Terraced House a reçu le prix Sir Banister Fletcher en 1982 et Tower Block: Modern Public Housing in England, Scotland, Wales and Northern Ireland, co-écrit avec Miles Glendinning, a été récompensé en 1995 par la médaille Alice Davis Hitchcock (Society of Architectural Historians of Great Britain).

Fiche technique

Poids
2,3 Kg
Date de parution
juin 2014
Langues
français-anglais
Nombre de pages
228
Nombre d'illustrations
147
Format
240 x 310 mm
Reliure
rigide et coffret illustré
ISBN
979-10-90756-10-6

Si l’architecture est « la physionomie des nations », la résidence de France à Londres est bien à l’image de la relation bilatérale qu’elle incarne : évolutive, ouverte et harmonieuse.

Construite au milieu du XIXe siècle pour un riche négociant espagnol, le 11 Kensington Palace Gardens a été conçu selon les plans de Sydney Smirke, architecte de la célèbre salle de lecture circulaire du British Museum. Emblématique de la mode italianisante de l’époque, cette villa idéalement située à l’orée de Hyde Park dut par deux fois renaître de ses cendres. De ces incendies successifs triomphèrent une façade de stuc blanc caractéristique des « palais urbains » londoniens, un jardin ouvert sur l’étendue verte la plus célèbre de la ville et un intérieur orné de boiseries, miroir du « goût français ». L’histoire de ses murs, rebâtis conjointement par des artisans français et britanniques, fait de la résidence de France un symbole vivant de notre coopération.

Acquise par la France au lendemain de la seconde guerre mondiale, elle garde en mémoire les grands épisodes de la relation franco-britannique depuis lors. En 1946, René Massigli, commissaire aux Affaires étrangères de la France Libre et premier ambassadeur de l’après-guerre, souhaite identifier un lieu digne d’accueillir le représentant de la France, distinct du bâtiment historique d’Albert Gate qui abritait depuis 1854 les services de l’ambassade et la résidence.

Il élit domicile au 11 Kensington Palace Gardens, jusqu’alors occupé par une unité des forces aériennes chargées du réseau de montgolfières. En 1950, le président de la République Vincent Auriol inaugure ce lieu d’exception en présence du souverain George VI, de son épouse la reine Elizabeth et de leurs filles, les princesses Margaret et Elizabeth. Devenue la reine Elizabeth II, celle-ci reviendra en ces lieux lors des dîners offerts en son honneur par les présidents Charles de Gaulle, Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand et Jacques Chirac à l’occasion de leurs visites d’État au Royaume-Uni.

L’ancienne résidence du dixième duc de Marlborough offre à la France une place de choix le long de cette allée ombragée, entre voisinage royal du Palais de Kensington, missions diplomatiques et puissants du monde entier.

L’édifice est sobre : le style Régence résiste encore aux ornements victoriens. Mais l’intérieur offre un modèle de raffinement français. Les boiseries dorées, la salle de bal, les tapisseries des Gobelins et deux inestimables tableaux d’Hubert Robert témoignent d’un art de vivre partagé des deux côtés de la Manche.

Lieu de réception, la résidence est aussi un espace vivant d’échanges et de négociations, un instrument de travail au service de l’influence française. Sous le portrait de Talleyrand, la mission de son locataire reste inchangée : œuvrer à « une alliance intime entre la France et l’Angleterre », selon les mots du génie de la diplomatie qui occupa les fonctions d’ambassadeur auprès de la Couronne britannique.

 

 

Bernard Émié
Ambassadeur de France au Royaume-Uni