La Villa Basset

59,00 €
TTC

On entre dans cette belle demeure par la façade nord, comme le faisaient jadis, au temps des Qing, les sujets ordinaires et les fournisseurs de la Cité interdite; mais ici, la végétation entourant le porche permet d’imaginer ce qui se situe de l’autre côté, au-delà de la maison, au sud. Et l’on devine aisément que la visite, comme dans toutes les belles villas shanghaiennes construites par les Européens du temps de la République, se terminera dans le jardin, l’écrin vivant de la propriété.


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Marie-Claire BERGÈRE

Marie-Claire Bergère est historienne et sinologue. Ancienne élève de l’École normale supérieure (ENS), elle est agrégée d’histoire et docteur d’État en lettres et sciences humaines de l'université Paris-VII. Enseignante à l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO) et à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), ses thèmes de recherche sont la bourgeoisie chinoise et l'histoire de la Chine urbaine au XXe siècle. Elle est l’auteur de nombreuses publications. Membre du comité de rédaction de Vingtième siècle : revue d’histoire, elle a été promue Commandeur de la Légion d’Honneur en 2009.

Jérémy CHEVAL

Architecte, urbaniste, il enseigne le projet architectural depuis 2007 à l’université de Tongji à Shanghai au sein du College of Architecture and Urban Planning (CAUP). Après avoir travaillé entre la France et la Chine, sur divers projets en agence, il obtient une bourse du gouvernement chinois pour effectuer un doctorat en architecture. Son sujet porte sur les transformations et mises en valeur des lilong de Shanghai dirigé par Lu Yongyi à l’université de Tongji en cotutelle sous la direction conjointe de Nathalie Lancret, IPRAUS ENSA Paris-Belleville.

Membre du programme de recherche "Image et Patrimoine", il a publié en tant que co-auteur avec Christine Estève, l’opus Lilongs - Shanghai dans la collection "Cartes des Architectures discrètes" ainsi qu’un article pour la revue Croisements.

Danielle ELISSEEFF

Danielle Elisseeff est historienne et sinologue. Ancienne élève de l’École des chartes, elle a rédigé une thèse intitulée La connaissance de la Chine en France au XVIIe siècle. Titulaire d'un doctorat de Paris VII, elle est membre statutaire du Centre d'études sur la Chine moderne et contemporaine de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) et a enseigné pendant trente ans l’histoire des arts de la Chine à l’École du Louvre. Elle est l’auteur de nombreuses publications.

Françoise GED

Françoise Ged, architecte DPLG, HDR, dirige l’Observatoire de l’architecture de la Chine contemporaine à la Cité de l’architecture & du patrimoine.

Elle y pilote un programme de coopération fructueux sur le patrimoine urbain, paysager et architectural avec l’Université Tongji à Shanghai depuis 1998.  Elle a également coordonné le programme présidentiel "150 architectes, urbanistes, paysagistes chinois en France 1998-2005" avec l’ambassade de France en Chine, porte ouverte aux échanges entre écoles et entre agences d’architecture et d’urbanisme. Elle participe et organise des séminaires, expositions, publications sur les thèmes de la ville, de l’architecture, du patrimoine en France et en Chine.

Le département de chinois de Langues O’ (INALCO) et l’Institut d’administration des entreprises à Nantes lui ont confié un cours et elle intervient régulièrement dans les Écoles nationales supérieures d’architecture. Françoise Ged a été lauréate de la Villa Médicis hors les Murs (1989 à Shanghai) et chevalier de l’Ordre national du Mérite (2007).

Fiche technique

Reliure
rigide et coffret illustré
ISBN
979-10-90756-04-5
Poids
2 Kg
Date de parution
septembre 2013
Langues
français - chinois
Nombre de pages
176
Nombre d'illustrations
113
Format
235 x 300 mm

Depuis qu’en 1980, tournant la page d’une série de vicissitudes historiques, la France fut le premier grand pays occidental à rouvrir son Consulat général à Shanghai, la résidence a pris ses quartiers au cœur de ce qui était autrefois la Concession française. L’avenue Huaihai sur laquelle elle se situe, les «Champs Élysées de Shanghai», s’appelait autrefois l’avenue Joffre. C’est aujourd’hui une artère encombrée par une circulation dense et bruyante mais qui conserve une touche typiquement française, comme tout le quartier. En arpentant ces rues bordées de longues rangées de platanes, les fameux «arbres des Français», en levant les yeux vers les immeubles Art Déco aux motifs géométriques, en apercevant au fond des allées, à l’arrière des impasses, des trouées de verdure, de merveilleux jardins secrets, on comprend mieux ce qui a valu à la ville son surnom de «Paris de l’Orient». On se prend à imaginer ce qu’a pu être la vie dans cette Concession française qui, si elle n’a jamais été en mesure de rivaliser sur le plan économique avec sa grande sœur, la Concession internationale, l’a incontestablement surpassée dans l’art de vivre et aussi par son ouverture à toutes les avant-gardes artistiques et intellectuelles.

 

La «villa Basset», l’actuelle résidence consulaire, est intimement liée à cette histoire. Quel meilleur symbole de cette rencontre de l’Orient et de l’Occident qui est la marque de fabrique de Shanghai, l’origine du fameux style «haipai», que ce bel édifice de style «mauresque» prolongé par une véranda entourée des colonnes ioniques, dont le parc réunit la pièce d’eau à rochers taillés caractéristique des jardins du Jiangnan, une lanterne de pierre japonisante et une pergola à la française!

 

L’histoire des propriétaires successifs des lieux illustre bien les destinées hors normes qu’a produites et continue de produire «Shanghai la rebelle», ces existences romanesques, faites d’aventures, d’ambitions démesurées, d’incroyables rebondissements, d’ascensions fulgurantes et de chutes qui le sont plus encore.

 

Cette vénérable maison est aujourd’hui, au moment où les Français n’ont jamais été aussi nombreux à Shanghai, un formidable outil de travail, ancré dans l’histoire et tourné vers l’avenir, où se croisent chaque année des milliers d’amis chinois et, venues à leur rencontre, tout autant de personnalités françaises issues des horizons les plus variés car, aujourd’hui comme hier, la vraie richesse de Shanghai, la source de la formidable énergie de la ville, réside bien dans ce brassage des individualités, des nationalités et des cultures.

 

Les Éditions Internationales du Patrimoine, et la remarquable équipe éditoriale qu'elles ont constituée, ont effectué un travail exceptionnel dont je les remercie vivement. Elles ont su resituer ce symbole de la présence française à Shanghai dans une histoire chargée de sens. Le soutien de généreux mécènes a permis de réaliser un ouvrage qui à la rigueur de la recherche associe une superbe présentation, qu’ils en soient eux aussi remerciés. Je suis heureux que de nouveaux lecteurs, chinois ou français, puissent ainsi découvrir le charme des lieux, leur histoire et peut-être leurs secrets, en attendant, je l’espère, de pouvoir les voir par eux-mêmes un jour que j’espère aussi rapproché que possible.

 

Emmanuel Lenain
Consul général de France à Shanghai

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